IL ÉTAIT UNE FOIS… MON ONCLE
Réalisateur | Camille Clavel |
Auteurs | Serge July, Marie Genin, Camille Clavel |
Image | Nicolas Duchene, Caroline Champetier, Simon Lepeutrec |
Son | Thierry Blandin, Alexandre Hernandez |
Montage | Gwen Mallauran |
Durée |
52 min |
Format | 16/9 |
Versions |
Français et anglais |
Diffuseurs |
France5, TCM, TSR |
Intervenants:
- Pierre ETAIX, cinéaste et collaborateur artistique de Jacques Tati
- Jean-Claude CARRIÈRE, auteur, scénariste
- Jérôme DESCHAMPS, metteur en scène
- Macha MAKEIEFF, metteur en scène, scénographe
- Colette DE GLASIER, actrice dans Playtime
- Jean NOUVEL, architecte
- Philippe STARCK, directeur artistique
- David LYNCH, cinéaste
HISTOIRE D’UN FILM. Le couple Arpel est un exemple de réussite sociale. Lui est un homme d’affaires sérieux, elle une parfaite maîtresse de maison. Chez eux, tout est neuf, géométrique et fonctionnel : le quartier, la maison, les appareils ménagers, la voiture, et même le jardin. Il y manque seulement le goût de la vie et l’esprit de fantaisie que le jeune fils Arpel découvre chez son oncle, Monsieur Hulot, « le raté de la famille ». Celui-ci est heureux ; il vit dans un petit quartier du vieux Saint–Maur où chacun se connaît et s’apprécie. L’arrivée de Monsieur Hulot, héros dégingandé, lunaire, quasi mutique et récurrent que le cinéaste joue lui-même, chez les Arpel va provoquer des catastrophes. Sorti en 1958, « Mon Oncle » est un immense succès critique et public. Il obtient le prix spécial du Jury au festival de Cannes et l’année suivante l’Oscar du meilleur film étranger à Hollywood où il reçoit l’hommage de Buster Keaton, Mack Sennett et Harold Lloyd.
HISTOIRE D’UNE ÉPOQUE. Quinze ans après la fin de la guerre, la France de la fin des années 50 connaît l’euphorie d’une forte croissance, des débuts de la société de consommation, des arts ménagers, et des loisirs. Cest l’heure de la voiture et de la télé, du plastique et du tourne-disque. Pourtant, le pays retient son souffle : la IVe République agonise, des généraux font une tentative de putsch à Alger pour le maintien de l’Algérie française. Rappelé au pouvoir, le Général de Gaulle sort la France de la crise et fait ratifier par référendum une nouvelle Constitution. « Mon Oncle » est un film frontière entre la IVe et la Ve République, entre les vieux quartiers promis à la démolition et les pavillons d’avant-garde des villes nouvelles, comme la Villa Arpel. Monsieur Hulot circule entre le vieux monde et le nouveau, où il apprend la liberté à son neveu.
HISTOIRE D’UN CINÉASTE. « Mon Oncle » est le troisième film de Jacques Tati (1907-1982), après « Jour de fête », chronique villageoise nostalgique, et « Les vacances de Monsieur Hulot », comédie sociale drolatique sur les congés payés. Avec « Mon oncle », Tati devient une star internationale. Hollywood lui propose une fortune pour réaliser la suite de « Mon Oncle » à condition qu’elle soit tournée aux Etats-Unis avec Sophia Loren. Mais Jacques Tati décline l’invitation. « Playtime » son film suivant, est une critique radicale de la société de consommation et du spectacle. Sorti un an avant mai 68, ce sera un un échec public, et un désastre financier. Suivront « Trafic » et « Parade », son dernier film. Totalement indifférent aux événements du monde, Jacques Tati a pourtant été un grand visionnaire des dérives de la société occidentale contemporaine.