IL ÉTAIT UNE FOIS… LE MARIAGE DE MARIA BRAUN
Réalisateur |
François Lévy-Kuentz |
Auteurs |
François Lévy-Kuentz, Serge July et Marie Genin |
Image | Olivier Raffet |
Son | Joël Flescher, Thierry Blandin, Thomas Perlmutter, Andy Fiebert |
Montage | Eric Renault |
Durée |
52 minutes |
Format |
HDCam, 16/9e |
Version |
Française |
Copyrights |
Folamour – ARTE France – 2012 |
Diffuseur |
ARTE |
Intervenants :
- Hanna SCHYGULLA, actrice, rôle de Maria Braun
- Güneter LAMPRECHT, acteur, rôle de Wetzel
- Yann LARDEAU, critique de cinéma
- Daniel COHN-BENDIT, journaliste, politicien
- Harry BAER, directeur de production
- Elisabeth TRISSENAAR, actrice, rôle de Betti
- Juliane LORENZ, chef monteuse
- Michael BALLHAUS, directeur de la photographie
- Barbara BAUM, costumière
HISTOIRE D’UN FILM. Maria et Hermann Braun, soldat allemand, se marient sous les bombes peu avant la chute du IIIe Reich. À la fin de la guerre, Hermann est porté disparu. Pour survivre, Maria (jouée par Hanna Schygulla) est entraîneuse dans un bar. Elle y rencontre un G.I. noir américain, qu’elle tue quand Hermann réapparaît. Hermann, qui s’accuse à sa place, est jeté en prison. Maria devient la maîtresse d’un riche industriel mais celui-ci lègue secrètement sa fortune à Hermann à condition qu’il disparaisse de la vie de Maria. A sa sortie de prison, Hermann révèle ce secret à Maria. Scellant ainsi leur destin… A la fois victime de la guerre et femme d’action, Maria Braun symbolise à elle seule l’histoire de son pays après la Seconde Guerre mondiale. Elle est une sorte de « Mata-Hari du miracle économique » et de « Mère Courage » de la nouvelle Allemagne de l’Ouest. Sorti en 1979, Ours d’argent au Festival de Berlin, Le Mariage de Maria Braun est le plus grand succès commercial de Fassbinder.
HISTOIRE D’UNE EPOQUE. En 1949, en pleine guerre froide, l’Allemagne dévastée par la guerre a été coupée en deux. Trente ans après, l’Allemagne de l’Ouest, qui a entrepris un énorme effort de reconstruction grâce à l’aide massive de l’Occident, est en train de devenir la première puissance européenne. Parallèlement, elle subit depuis le début des années 70 le terrorisme de la Fraction Armée rouge, qui prône une guérilla urbaine contre le capitalisme et les responsables nazis encore en place. Attentats à la bombe, assassinats, kidnappings se succèdent. Une nouvelle génération d’artistes, née à la fin de la guerre, « orpheline » biologiquement (du fait du nombre de morts pendant la guerre) et politiquement (par rapport au nazisme de ses parents), entreprend une douloureuse introspection sur un passé tabou. Influencé par la Nouvelle Vague française et l’esprit de 68, c’est l’heure du « nouveau cinéma allemand » dont Fassbinder devient une tête de proue, aux côtés de Wim Wenders, Werner Herzog ou Volker Schlöndorff.
HISTOIRE D’UN CINEASTE . « Le mariage de Maria Braun » est le 19e film de Rainer Werner Fassbinder. Né en mai 1945, R.W. Fassbinder meurt en 1982 à 37 ans d’une overdose. Cinéaste prolifique, il a tourné plus de quarante films en quinze ans. Egalement acteur, dramaturge et metteur en scène, cet artiste protéiforme a mené une existence chaotique : amours tumultueuses, drogues de toutes sortes et surmenage permanent. Il débute par des pièces et des films radicaux et militants (notamment sur l’homosexualité), qui lui assurent une réputation d’artiste maudit et sulfureux, marginal et jaloux de son indépendance. Sa créativité boulimique s’appuie sur l’existence à Munich d’un studio qui lui est dévoué et d’une troupe d’acteurs très fidèles (dont Hanna Schygulla). Ses films sont des mélodrames sentimentaux assez désespérés qui sondent l’âme et l’identité allemande d’après le IIIe Reich.