IL ÉTAIT UNE FOIS… LE DERNIER TANGO À PARIS
Réalisateurs |
Bruno Nuytten et Serge July |
Auteurs | Serge July et Yann Le Gal |
Image | François Catonné, Jean-Claude Ducouret, Eric Genillier, Pierre Isnardon |
Son | Thierry Blandin, Jean Minondon, François De Morant, Michele Tarantola, Olivier Le Vacon, François Waledisch |
Montage | Tina Baz |
Durée |
52 minutes |
Format |
Vidéo numérique |
Version | Française |
Diffuseurs |
Arte Odyssée, France5, RTBF |
Intervenants
- Bernardo BERTOLUCCI, réalisateur
- Maria SCHNEIDER, actrice
- Vittorio STORARO, directeur de la photo
- Germaine GREER, écrivain féministe
- Catherine ALLEGRET, actrice
- Fernand MOSZKOWICZ, 1er assistant réalisateur
- Jean-David LEFEBVRE, 2e assistant réalisateur
HISTOIRE D’UN FILM. Paul, un Américain à Paris de 45 ans joué par Marlon Brando, enquête sur le suicide de sa femme, propriétaire du petit hôtel où il vivait. Un jour, il rencontre sur le pont de Passy une jeune inconnue, Jeanne, interprétée par Maria Schneider. Ils font l’amour dans un appartement désert tout proche. Pendant trois jours, le couple s’enferme et se laisse aller dans une relation sado-masochiste impersonnelle, plaquette de beurre à l’appui. Mais Paul est un homme fatigué de la vie et le mâle dominateur agonise. La relation s’inverse et Jeanne finit par le tuer. Plaintes, interdictions, débats déchaînés, mais triomphe public : sorti en décembre 1972, attaqué aussi bien par les ligues de vertu que par les mouvements féministes, le film provoque un énorme scandale à travers le monde.
HISTOIRE D’UNE ÉPOQUE. Le film reflète le climat du début des années 70, entre crépuscule du gauchisme post-68 et révolution sexuelle. En 1972, le film pornographique «Gorge profonde » de Gerard Damiano ouvre la voie au renouveau commercial d’un genre jusque-là ghettoïsé. Les années 70 marquent aussi l’essor du féminisme. Comme dans le film, qui en montre le naufrage, la toute puissance masculine est partout remise en cause dans les pays occidentaux. De même, « Le dernier tango à Paris» sort juste après le retentissant procès de Bobigny qui aboutit pour la première fois en France à la relaxe d’une jeune fille accusée d’avortement. Au mot d’ordre de l’individualisme libertaire de 68 : « Jouissez sans entraves », fait désormais écho le slogan féministe :« Mon corps est à moi ».
HISTOIRE D’UN CINEASTE. Ancien assistant de Pier Paolo Pasolini et ex-scénariste de Sergio Leone, Bernardo Bertolucci a 32 ans en 1972. Après le succès de « Prima della rivoluzione » en 1964, il a réalisé coup sur coup « La stratégie de l’araignée » et « Le Conformiste », qui ont fait de lui le chef de file incontesté du renouveau du cinéma italien. En 1987, il raflera neuf Oscars avec « Le Dernier empereur », une superproduction hollywoodienne, tournée en grande partie dans la Cité interdite de Pékin. « Le dernier tango » va lui assurer une renommée mondiale mais le scandale né du film l’atteindra, tout comme il ébranlera Maria Schneider, qui aura du mal à poursuivre sa carrière. A la mort de cette dernière en 2011, le cinéaste regrettera de ne pas s’être excusé auprès d’elle pour la violence de certaines scènes.